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    Les personnages célèbres des Ardennes : Bayard et le siège de Mézières

     

     

    Le siège de Mézières eut lieu en 1521, au cours de la sixième guerre d'Italie. La ville (qui fait aujourd'hui partie de Charleville-Mézières) a été assiégée par une armée du Saint-Empire romain germanique. Mézières était défendue par des troupes françaises sous le commandement de Pierre Terrail de Bayard et d'Anne de Montmorency.

    Le siège fut un échec, et la résistance déterminée des Français donna davantage de temps à François Ier pour rassembler ses forces contre Charles Quint.

     

     

     

     
     
     

    L'offensive française en territoire espagnol, à l'été 1521, vient de se solder par un échec ; le soulèvement de Royaume de Navarre, territoire frontalier passé récemment sous contrôle hispanique (1506, confirmé en 1512), a contraint le général de Foix à faire retraite pour éviter d'être coupé de ses lignes de ravitaillement, puis le 30 juin 1521 les Français ont été battus à la bataille de Noain : cette défaite sanctionne le contrôle définitif des rois de Castille sur la Navarre.

    D'autre part, dans la paix fragile qui avait suivi l'élection de Charles Quint, les Anglais devaient jouer le rôle d'arbitre entre les princes Valois et Habsbourg. Après l'échec du Camp du Drap d'Or, le roi Henri VIII et son ministre Thomas Wolsey avaient fait alliance avec le jeune empereur. Pourtant, en juin 1521, François Ieracceptait la médiation des Anglais dans l’espoir d’arracher une trêve susceptible de lui permettre de se rétablir : menacé sur plusieurs fronts, la crise financière qui frappait la France interdisait en effet la levée rapide d'une armée.

    Le duc de Bouillon effectuait depuis plusieurs semaines des incursions dans les Flandres lorsque le 20 août, Charles Quint ordonna l’invasion du nord de la France. Les troupes impériales commandées par le comte Franz de Nassau-Sickingen se portèrent sur Mouzon.

     

    Le siège : un stratagème de Bayard

     

    Les villageois se réfugièrent alors dans la citadelle de Mézières. Bientôt cette place-forte, défendue par Bayard avec seulement un millier d'hommes, se trouva assiégée par près de 35 000 soldats de Nassau. Les lignes des Impériaux passaient au sud-est de Manicourt.

    Le siège dura six semaines, dont trois semaines de bombardements intensifs ; Bayard soutenait là un siège désespéré puisque le roi, faute d'argent, n'était pas en mesure d'intervenir. Tandis que Mézières résistait, les villages voisins de Champeau et Manicourt (où campaient les troupes impériales) furent incendiés.


    « Dans ses lettres, Bayard informait le roi que la ville était parfaitement approvisionnée et bien défendue, qu'elle pouvait soutenir même un long siège, et il déclinait l’envoi de secours. Trompés par ces nouvelles, les envahisseurs, découragés, finirent par abandonner leur conquête. »Pierre Terrail, seigneur de Bayard, fut le héros de cette confrontation. Il écrivit à François Ier de fausses lettres, qu'il pensait bien finir interceptées par l’ennemi :

    Le comte de Nassau-Sickingen, poursuivant sa stratégie, ravagea l'est de la Picardie en passant la Meuse, pillant et détruisant les villages le long de la Sormonnedans les Ardennes, puis il s’en retourna en Hainaut4.

    Le cardinal Wolsey proposa enfin une trêve à la France, qui fut repoussée : le roi François Ier avait gagné assez de temps pour rassembler une armée près de Reims et ainsi empêcher de nouvelles incursions sur son territoire. Cette victoire fut bientôt suivie par d'autres, avec la reprise de Parme par Lautrec et la conquête de la place stratégique deFontarrabie par Bonnivet.

     

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    Les grands personnages des Ardennes : Robert de Sorbon

     

    Robert de Sorbon, né le 9 octobre 1201 à Sorbon petite commune des Ardennes, et mort le 15 août 1274 à Paris, est un théologien français. Mais il est surtout le fondateur de la Sorbonne, établissement créé pour permettre à des étudiants séculiers en théologie d'étudier sans être en prise à des difficultés matérielles.

     

    Fils de paysan1, il est réputé avoir été l'un de ces pauvres écoliers qui demandaient l’aumône à Paris, et auxquels l’espoir d’obtenir un bénéfice ecclésiastique faisait supporter les rigueurs extrêmes de l’étude. Robert de Sorbon est élevé au sacerdoce, reçu docteur, et pourvu d’un canonicat dans l’église de Cambrai. Ses sermons et ses conférences de piété lui valent une certaine réputation et le roi saint Louis le choisit comme chapelain, et peut-être comme confesseur1.

    Dans le but d’aplanir aux écoliers pauvres les obstacles qu’il avait rencontrés dans le cours de ses études, il établit une société d’ecclésiastiques qui, vivant en commun, n’a à s’occuper qu’à donner des leçons gratuites. Ceux de ses amis qui contribuèrent le plus à la nouvelle fondation sont Guillaume de Bray, archidiacre de ReimsRobert de Douai, chanoine et médecin de la reine, Geoffroi de Bar, plus tard cardinal, etGuillaume de Chartres, l’un des aumôniers du roi.

    Par un acte du 21 octobre 1250, la reine Blanche, régente pendant la septième croisade, céde « à maître Robert de Sorbon, chanoine de Cambrai, pour la demeure des pauvres écoliers, une maison qui avait appartenu à un nommé Jean d’Orléans, et les écuries contiguës de Pierre Pique-l’Ane (Petri Pungentis-Asinum) situées dans la rue Coupe-Gueule, devant le palais dus Thermes ». Cet acte, le plus ancien que l’on connaisse pour la Sorbonne, ne comprend, comme dotation royale, que ce que nous venons de citer. Le reste de l’acte contient l’échange de diverses maisons entre le roi et Robert.

    C’est grâce à cette donation qu'est fondé à Paris, vers 1254, le collège de Sorbonne qui devient, par la suite, un des établissements les plus célèbres de l’Université de Paris et est appelée du nom de Robert, laSorbonne1. La fondation est d'une certaine façon confirmée par le roi en février 1257, lorsqu'il rétrocède à Robeert de Sorbon deux maisons attenantes2.

    En février 1258 et en 1263, Robert fait deux autres échanges de maisons avec le roi et, pour reconnaître la générosité de Robert à pourvoir par sa fondation et son zèle, aux besoins des étudiants miséreux, on lui donne le titre de proviseur. Quoi qu’en dise du Boulay, il y a dès les premiers jours de la fondation non point seize boursiers, mais des docteurs, des bacheliers boursiers et non boursiers, et de pauvres étudiants. Cette organisation subsiste jusqu’en 1790.

    Robert ordonne que, pour être membre de son collège, on ne recevrait que des hôtes (hospites) et des associés (socii), les uns et les autres soumis à divers examens avant leur réception. Comme il ne croit pas devoir exclure les riches, il reçoit également des associés non boursiers (socii non bursales), obligés aux mêmes examens et aux mêmes exercices que les associés boursiers, avec cette seule différence qu’ils doivent payer à la maison cinq sous et demi parisis par semaine, somme égale à celle que l’on donne aux boursiers. Robert veut que tout soit géré et réglé par les socii, qui étaient tous égaux et n’avaient ni supérieur ni principal.

     

    Les grands personnages des Ardennes : Robert de Sorbon

     

    Outre la théologie, qu’on enseigne dans toutes ses parties, Robert désire qu’il y ait toujours dans son collège des docteurs s’appliquant particulièrement à la morale et à la solution des cas de conscience, d’où vient que, depuis son temps, la Sorbonne fut consultée de toutes les parties de l’Europe.

    Après avoir établi solidement sa société pour la théologie, approuvée en 1259 par le pape Alexandre IV, Robert y ajoute, en 1271, un autre collège pour les humanités et la philosophie, lequel subsiste jusqu’en1635, où Richelieu le démolit pour bâtir sur son emplacement l’église actuelle de la Sorbonne.

    Devenu chanoine de Paris en 1258, Robert acquiert une telle réputation par sa fondation, sa piété et ses ouvrages théologiques, qu'il est consulté par les princes et choisi quelquefois pour arbitre. Par son testament, de 1270, il lègue à la Société de Sorbonne tous ses biens.

     

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